Nous sommes quatres étudiants et un jeune architecte de l’École Spéciale d’Architecture à Paris. Dans le cadre du diplôme et du cursus de master, nous partons construire en octobre 2016 le projet humanitaire de Christophe Cormy Donat en collaboration avec l’association « Ikiko ». Nous formons une équipe soudée, volontaire, dynamique et nous désirons de tout cœur l’aboutissement et le succès du projet auquel, nous l’espérons, vous accepterez de contribuer financièrement. Chaque membre de l’équipe exerce ses compétences et met son expérience au service du groupe. Nous avons déjà tous participé à des chantiers et des missions humanitaires.
Ikiko est une association de loi 1901 qui a été créée en mai 2016 par Christophe Cormy Donat, jeune architecte diplômé de l’ESA, qui a pour but la protection de l’environnement, la formation, l’éducation des enfants et la création d’emplois écoresponsables au sein d’un village de Bajau dans la ville d’Isabel dans l’archipel des Philippines.
L’École Spéciale d’Architecture (ESA) a été fondée en 1865, reconnue d’utilité publique en 1870, dont le diplôme reconnu par l’Etat en 1934. L’ESA est Membre de la Conférence des Grandes Écoles depuis 2010, elle est la seule grande École dédiée à l’architecture et à la ville en France.
La «Fabrique Collective» est un laboratoire constitué d’étudiants de master de l’ESA et d’enseignants : Jana Revedin, Fabienne Bulle, Serge Joly et Minh Man Nguyen, architectes, de Chris Younes, philosophe et de Jean-Yves Riaux, travaillant collectivement sur une pédagogie expérimentale de la conception à la fabrication de projets.
Les Bajau sont surnommés les « nomades de la mer », ils vivent dans la région du sud-est asiatique là où les eaux de l’océan Pacique se mêlent à celles de l’océan Indien dans une région baptisée « le triangle de corail » : entre les Philippines, l’Indonésie et la Malaisie. C’est un peuple à part entière possédant une langue et une culture spécifique. Leur éparpillement, le long de milliers de kilomètres de côtes rend difficile toute évaluation de leur nombre (20 000 individus environ). Leur mode de vie est le résultat d’une adaptation parfaite en milieu marin dont ils dépendent économiquement mais aussi spirituellement. Leurs croyances, leurs techniques de soins sont tournées vers la mer.

C’est une communauté de 350 habitants ayant fui les îles de Mindanao au sud de l’archipel des Philippines dû à la piraterie et la surpêche qui les ont privé de leurs ressources halieutiques pour s’établir à Isabel, dans la province de Leyte, une ville de 40 000 habitants. Ils y ont construit un village lacustre. Ils vivent dans des maisons montées sur pilotis, qu’ils nomment « bateaux fixes », les Bajau ne sont pas à l’aise sur la terre ferme, le village sur pilotis est un compromis, c’est aussi une réaction envers les autorités des Philippines dont l’objectif est de sédentariser les citoyens nomades. Ils font face à la discrimination, à la pollution et au rejet du reste de la population. Ayant renoncé à leur vie de nomade de la mer, ils ont encore un lien très étroit avec elle, et vivent principalement de la pêche et vivent avec et dans l’eau.
Pollution plastique
Le concept
Le concept consiste à recycler les sacs et bouteilles en plastique qui jonchent la plage, les rues et les parcs d’Isabel. En les détournant de leurs usages premier, ils deviennent la matière première pour la fabrication de tissu, d’objets divers tout en proposant une solution sur la gestion des déchets. Cette initiative renforcera l’autonomie des habitants du village d’Isabel et préservera leur mode de vie. Enfin, ce recyclage constitura une nouvelle forme de revenu pour le peuple Bajau, participant ainsi à son autonomie financière.
1. collecte des déchets en plastique
2. triage et nettoyage
3. découpage
4. transformation en bobines de fil
5. fabrication
6. vente
Projet architectural
Pour aider les habitants du village dans la démarche du recyclage, notre équipe construira sur place une école et une recyclerie au sein d’un même bâtiment. À travers cette volonté «durable», nous aspirons à transmettre diverses actions d’éveil ainsi que d’apprentissage destinés aux enfants et adultes à la conservation de l’environnement et la formation ainsi que l’initiation de microréalisations.
Afin que le projet architectural accompagne le processus de fabrication et d’apprentissage d’un savoir-faire (recyclage, tissage et tressage) d’une manière collective, environnementale et ludique lors de sa construction, le bâtiment deviendrait le démonstrateur de l’utilisation des matières recyclées : tressage des parois en sac plastique par les habitants du village, nœuds d’assemblage en plastiques de bouteilles etc.
Une structure en bois de cocotier sur laquelle chaque villageois pourra y accrocher des panneaux tréssés ou tricotés.
Prototype
Notre motivation
Ce projet humanitaire s’inscrit donc dans une démarche volontaire à long terme. Nous souhaitons partir à la découverte d’un peuple, d’hommes et de femmes et d’une nouvelle culture. Dans une société qui vit à l’heure de la mondialisation, où les gestes des uns influent sur la vie des autres, la compréhension et l’entraide sont des valeurs importantes pour que chacun puisse vivre, et vivre en paix. Nous voulons aussi montrer le visage d’une jeunesse entreprenante, dynamique et responsable, qui sait faire des choix justes et les assumer jusqu’au bout. Cette démarche est pour nous l’occasion de vivre une expérience de dons et d’ouverture aux autres, d’amitié et de partage, dans la continuité de l’animation que l’on a vécue.